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La magie du tango

Avant de commencer à m’intereser au tango, je n’étais jamais allé à un autre cours de danse, mais je suis née dans  une famille et dans une culture où la danse a toujours fait partie de ma vie et j’ai toujours aimé danser, alors je suis tombée lentement amoureuse de cette danse, de sa beauté, de sa sensualité et de son élégance, mais malgré ma facilité avec la musique, commencer ce n’était pas une voie facile, car tout nouvel apprentissage demande beaucoup d’humilité, discipline, constance et beaucoup d’amour. Peu à peu je me suis intéressé à la musique, à l’histoire, à la culture et bien sûr, aux orchestres et à la dynamique sociale parmi les danseurs.


Je me souviens, qu’au début je voyais les tangueros les plus avancés comme inaccessibles, j’étais intrigué de savoir pourquoi le danseurs avec plus d’expérience ne dansaient pas avec les gens comme moi qui venaient de commencer. Secrètement, plusieurs fois, je me demande encore, mais avec le temps, j’ai appris à accepter que ses raisons auront et je m’amusse pareil. J’ai commencé à me concentrer sur ce qui dépend de moi, cela me permet de mettre toute mon énergie dans les personnes avec qui j’ai la chance de danser la soirée et être pleinement présente. C’est ça qui m’interesse et ce qui rend mon expérience dans le tango beaucoup plus enrichissante à ce moment.


Parce que quand je danse le monde s’arrête, je m’en fiche de ceux et celles qui regardent et de ce qu’ils peuvent dire. Je ferme les yeux et je me laisse guider. Je me sens libre et connecté à l’autre personne dans un contexte où je peux explorer ma sensualité en relative sécurité. C’est une source inépuisable de connaissance de soi. C’est une danse de relation, de connexion, et il faut beaucoup d’improvisation. Elle est spontanée et elle ne dirige pas; elle propose, elle donne des indices. Une technique adéquate est nécessaire pour avancer, mais elle ne cherche pas le contrôle, mais la libération de l’expression à travers le corps et l’émotion.


En ce sens, le tango a beaucoup de lien avec la relation d’aide et avec la thérapie.

Quand nous dansons il est presque impossible de cacher qui nous sommesNous sommes en contact direct avec notre beauté et notre obscurité. Cela peut être une expérience transformatrice ou une expérience écrasante selon à quel moment de notre vie nous nous trouvons. Il faut se libérer de notre propre juge intérieur pour pouvoir jouir pleinement de l’expérience. Cela demande beaucoup d’humilité et beaucoup d’acceptation. Il faut apprendre à respirer et à s’écouter soi-même, mais toujours en relation avec l'autre personne.


Par contre, toutes les nuits ne sont pas magiques ou spéciales, en fait, j’ai trouvé très peu de moments où j’ai ressenti cette explosion d’émotions et de sensations que danser le tango peut vous produire, mais quand ça arrive, c’est si unique et spécial qu’il me faut du temps pour récupérer. Je dois m’arrêter un moment pour digérer ce qui s’est passé et quand j’arrive à me remettre, ce que je veux, c’est ressentir à nouveau et à nouveau la même sensation.


C’est presque comme une adiction. Souvent, j’ai cherché à ressentir cette magie à nouveau avec la même personne à d’autres moments et cela arrive peu de fois.  Ainsi je dois accepter que ce ne sont que des instants et je remercie à la vie et au tango pour les fois que j’ai pu les sentir, mais ça m’aide à comprendre bien les tangueros qui reviennent religieusement chaque nuit en espérant chasser la même sensation encore et encore.


Danser me donne la possibilité de m’abandonner dans les bras de quelqu’un d’autre et de sentir son humanité, je n’ai pas forcément à développer d’autres types de relation ou même à développer une amitié. La plupart du temps, la chimie qui existe à ce moment-là disparaît à la seconde où nous commençons à parler. J’ai ressenti cette belle connexion avec des gens avec qui j’aurais très peu en commun dans la vie quotidienne. Au tango la communication passe à travers le corps. C’est comme méditer, mais avec une autre personne. Je suis consciente de chaque partie de mon corps et je peux percevoir l’énergie et le moindre mouvement de la personne avec qui je danse à ce moment-là.


Le tango n’est PAS une thérapie en tant que telle (même si elle peut l’être) n’est qu’un outil supplémentaire avec le potentiel de générer du bien-être. Je me considère amateure professionnel, une milonguera. Je suis aussi thérapeute en relation d’aide et danser le tango enrichit certainement ma pratique. Combiner ces deux disciplines m’aide à me concentrer, à trouver mon propre équilibre, à danser avec grâce, élégance, technique et beaucoup de passion à l’intérieur et à l’extérieur de la piste, mais surtout à trouver le point d’équilibre dans ma vie personnelle et professionnelle.

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